mardi 20 novembre 2012

Nouvel album de Vox Nostra - 1ère partie : la critique

Vox Nostra - Vox Nostra (2012)
VN02 (autoproduit)

J'avais écrit en conclusion de ma critique du premier album de Vox Nostra que sur la base de ce qui était annoncé alors concernant la conception du suivant, ce dernier devrait logiquement être meilleur. Avec cette nouvelle livraison, on peut dire au moins qu'à ce niveau le contrat est rempli. Bon, tout n'est pas parfait néanmoins.

Le packaging du CD est plus luxueux que la fois précédente avec un vrai livret dans un boitier cristal (bon après l'image est pas terrible...).
La principale caractéristique de ce deuxième album par rapport au premier est qu'il donne une impression de relative homogénéité qui constitue à la fois un avantage et un inconvénient. Un avantage dans la mesure où l'on nous épargne cette fois-ci presque totalement les chansons cucul gnangnan type "Mater" (on s'en rapproche un peu, du point de vue musical, mais sans tomber si bas, uniquement dans quelques passages du morceau-signature "Vox Nostra"... Même si tout le long de l'album les paroles, dont la traduction est cette fois fournie dans le livret, font un peu Bisounours, l'usage du latin le camoufle à l'écoute. Quoique les sonorités de la langue puissent générer d'autres effets indésirables comme par exemple quand on entend répéter inlassablement des "cave...", bien prononcés "k-way", au bout d'un moment on se demande si on n'est pas dans un sketch de Dany Boon). La tension plus fréquente dans la musique, avec une section rythmique plus insistante (toujours overdubbée par Pierre Minvielle, d'une manière quand même moins convaincante que ses claviers...) et l'agencement des chœurs rendent désormais difficilement évitables les comparaisons avec Magma (pertinentes au mieux pour 10% de l'album précédent), même s'il serait plus exact de considérer que pour la partie strictement musicale Vox Nostra se replace maintenant dans la lignée du Eider Stellaire de la fin (le fait que l'on retrouve dans les deux le même -excellent- guitariste comptant évidemment pour beaucoup dans cette impression...).
Comment dit-on "Bienvenue chez les Ch'tis" en latin ?...
D'un autre côté on perd en diversité puisque les chansons sont généralement plus longues mais donc moins nombreuses, et le travail vocal semble focalisé sur la voix du baryton (encore Minvielle lui-même) à laquelle les trois autres (soprano/alto/ténor) ne doivent le plus souvent que répondre dans le fond pour l'embellir, quand il y avait dans le premier album plusieurs chansons écrites spécifiquement pour les voix féminines (à savoir après si cela résulte involontairement du mixage, ou si cela exprime un besoin de Minvielle de recentrer les opérations sur sa personnalité maintenant qu'il est sorti de la thématique d'inspiration religieuse...). Cependant quand Marie-Suzanne Lacroix, encore présente pour les 3 premiers titres (puisqu'au final il aura fallu renouveler tous les choristes autour du noyau dur Minvielle-Delachat...), laisse sa place à Anne Kastelik cela se remarque à l'oreille, même si vient s'intercaler au moment du relais un instrumental dont la seule autre fonction est manifestement de rappeler qu'il y a un prof de piano à la tête du projet (à noter aussi la disparition totale de la flûte). Une fois encore le quatuor vocal est utilisé d'une manière relativement classique laissant des potentialités expérimentales non exploitées, en particulier aucune véritable théâtralité ne s'en dégage, niant en quelque sorte l'influence attendue de Genesis (ou du moins, comme pour ce qui est de l'influence également supposée de Yes, elle s'exprime peut-être mais dans la musique seulement, et d'une manière subtile qui évite les références directes). Au delà de ça le vrai défaut gênant de l'album réside dans le dosage de la durée des morceaux (atteignant souvent les 10 minutes, voire dépassant le quart d'heure et qui pourraient bien être élagués, surtout quand à côté de ça la dernière piste du disque est une inutilité d'à peine plus d'une minute), et dans leur répétitivité (induite parfois davantage par les textes que par la musique elle-même) qui s'avère lassante car elle ne crée pas de groove (comme le ferait normalement un groupe Zeuhl...). Quelque part ils ont du mérite à jouer ces morceaux sans finir par en avoir eux-mêmes marre ("Libera te" incite effectivement à se libérer de l'écoute)... C'est dommage car les compositions sont plutôt agréables et bien écrites à la base.



à lire aussi : interview exclusive de Pierre Minvielle (en partenariat avec Fuzzine)

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